
Singe de Soko à Bondoukou
Visite guidée dans le village des singes de SOKO
Les habitants sont donc restés des singes. Les descendants ont progressivement reconstitué la population du village. Ils ont donné à tous les singes, leurs ancêtres, le statut de sacré.
HISTOIRE
Situé à 7 km de Bondoukou tout près de la frontière ghanéenne, le village de Soko doit son nom à la déformation du terme koulango sokolo, littéralement « le chemin des éléphants ». Paradoxalement, ce n’est pas le pachyderme que l’on y vénère, mais bien les singes, ici au nombre de deux espèces : les cercopithèques et les patras, avec lesquels les habitants de la localité ont établi une complicité allant bien au-delà du simple apprivoisement. Si l’histoire retient unanimement le chasseur d’éléphants Mélô comme fondateur du village, les versions divergent quant à l’origine du statut sacré des singes. Selon une première version, celui-ci serait simplement dû aux liens privilégiés qu’aurait naturellement tissé le chasseur avec ces mammifères, après que la poursuite d’éléphants l’ait amené à se perdre dans un lieu certes plein de gibier, mais éloigné de toute civilisation, seulement peuplé de primates auxquels Mélô aurait fini par s’attacher, faisant promettre aux personnes venues le rejoindre ultérieurement et à ses descendants de ne point s’en prendre à ces animaux qu’il aimait tant sous peine d’encourir un sévère châtiment. Plus mystique, la seconde version mentionne l’intervention du féticheur du village, qui aurait transformé les habitants en singes afin de leur éviter d’être massacrés par l’armée de Samory Touré. Une fois le danger écarté, le féticheur mourut avant de pouvoir redonner forme humaine aux habitants de Soko. Si la population du village se reconstitua naturellement, les descendants de ceux qui avaient été transformés, ne pouvant faire le distinguo entre leurs ancêtres et les singes sauvages, décidèrent de traiter tous les primates avec la même déférence. Bien qu’allant et venant librement dans le village et ses habitations et interagissant naturellement avec les hommes, femmes et enfants de la communauté (selon certains dires, les descendants de Mélô auraient même le devoir de partager leur repas avec eux), les singes se concentrent dans une petite forêt préservée délimitée par un joli cours d’eau poissonneux, la rivière M’gboulou ; deux sites eux aussi considérés comme sacrés, où il est strictement interdit de s’adonner à la chasse, à la pêche ou à la culture (bien qu’il en faille plus pour décourager les braconniers). Les primates sacrés sont réputés sortir en grand nombre chaque vendredi, jour que l’on choisira donc de préférence, dans la mesure du possible pour visiter Soko. Néanmoins, ils sont présents tous les jours.
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